Nous sommes horriblement en retard sur ce compte rendu, mais voila, il est là !
Le 14 décembre, s’est tenue à Domagné la réunion publique ayant pour thème la Coopédom et ses fumées dans le bourg.
Sur la tribune :
- des représentants de la communauté d’agglomération du pays de Vitrée,
- du conseil général,
- de l’équipe municipale,
- deux représentants des organismes d’Air-Breizh et du CITEPA (Centre interprofessionnel technique d’étude de la pollution atmosphérique)
- trois responsables de la Coopédom.
Les débats ont été menés par M. le maire, B.Renou qui a souligné avoir conscience des désagréments causés par l’usine et souhaitait activement trouver des solutions.
La parole a été donné à Romain Rébillon, président de l’association Dom’Activ, d’ou est issu le collectif « changeons d’air » à l’initiative de la pétition réclamant cette réunion publique. Romain Rebillon a inscrit la création de l’association dans le contexte récent (été 2007 très enfumé, pétition suite à ces désagréments) et la présente comme le lieu d’une expression constructive, il exprime le droit des habitants à suivre les évolutions et les retombées de l’activité de la Coopédom
La Coopédom a présenté son activité de déshydratation de fourrage. Elle présente une capacité de 40 000 l/h de déshydratation, une énergie charbon-gaz (un four charbon-gaz, un four charbon), et 800 bénéficiaires de ses services.
Les installations de la Coopedom sont classées et à ce titre, elles sont soumises au contrôle de l’Etat par le biais d’un organisme agréé. La Coopédom cherche à réduire sa consommation de charbon en le substituant par du Miscanthus (plante exotique dont les adherents ont commencé la culture à proximité de Domagné). La Coopedom reconnaît aussi que la communication n’est pas toujours facile, mais affirme sa volonté d’ouverture et de dialogue.
1ere partie: intervention des représentants du CITEPA et Air-Breizh :
CITEPA
La commune leur a commandé un audit sur la conformité des rejets de la Coopedom avec la réglementation. Ils ont croisé les dispositions réglementaires applicables à l’usine et les résultats de mesures effectuées par le bureau de contrôle VERITAS, fournis par la Coopedom.
106 points ont été vérifiés, 97 sont conformes, résultat à priori satisfaisant.
Dans ce qui n'est pas dans les normes nous retiendrons particulièrement :
- le traitement des émissions de poussières.
- L’humidité du charbon ainsi que sa teneur en souffre , juste limite, voire insatisfaisante
- Les taux de poussières et de dioxyde de souffre non conformes,
- Les COVNM (composés organiques volatiles non méthanisés) étaient en cours d’analyse
Air-Breizh intervient en s’appuyant sur des donnés statistiques générales, aucun relevé n’ayant été effectué à proximité du site ni même à Domagné.
En préambule, le technicien rappelle qu’il ne faut pas confondre, ce qui est mesuré à la sortie des cheminées, et les retombées, objet de l’étude d’Air Breizh, atténuées par les facteurs atmosphériques dispersants.
Les chiffres et études présentés datent de 2003. On peut retenir en terme de retombées :
En dioxyde de soufre (SO²):
- Domagné produit plus de deux fois ce que produit Vitré ;
- la moitié de ce que produit Rennes,
- est responsable de 2.32% des émissions totales du département.
- Pour les émissions de COVNM, celles de Domagné correspondent à celles de Châteaubourg.
- Pour les émissions de gaz à effet de serre, la valeur de Domagné correspond à celle de Vitré.
On peut donc conclure suite à ces interventions que :
- La Coopedom pollue mais grosso modo dans les normes.
- La bonne nouvelle, c'est qu'elle le fait dans les normes, la mauvaise c'est que cette pollution est loin d'être négligeable.
- Que la pollution « statistique » d’Air Breizh nous donnerait presque à croire que nous habitons une commune 10 à 50 fois plus grosse qu’elle n’est !!
Est ce vraiment une conclusion satisfaisante ?
2eme partie : Le débat
Le bruit :
La première série de questions vient d’habitants très proches de l’usine qui se plaignent du bruit, surtout la nuit. Joseph Lebrun, président de la Coopédom répond qu’il n’y a pas de suractivité la nuit, pour preuve le tonnage nocturne est le même que le tonnage diurne (sic). Quant au bruit généré par l’activité, la Coopédom consciente de cette gêne dit être d’accord pour accentuer sa réflexion et chercher des solutions
Les normes:
Viennent des questions sur la valeur de leurs normes. D’une seule voix Air Breizh et le CITEPA répondent que la norme est respectée et qu’il appartient au législateur de faire appliquer les directives européennes ou même d’aller au-delà de ces directives.
Particules:
Des questions sur les rejets de particules dangereuses, car microscopiques, sont posées, Air Breizh répond que les particules macro sont sans impacts sur la santé (car trop grosses) et que pour les micro, il fait l’aveu qu’il n’a pas de chiffres.
Les gènes respiratoires:
Devant ces affirmations répétées qu’il n’y a pas de pollution et que la réglementation est respectée, les esprits s’échauffent et mettent en avant la gêne due aux fumées, les gênes respiratoires autour de l’usine.
Réponse de la Coopédom : il n’y a pas eu plus de fumées cette année que les autres années. Tollé dans la salle !
La remarque qui fait mal !!
Remarque de Jean Leduff : si les études ont montré que c’est la dispersion qui rendait la pollution acceptable, à Domagné, lorsque les conditions atmosphériques font que les fumées retombent sur le bourg, on n’est plus dans des conditions dites « normales », d’où la grande gêne des habitants et l’absence de données sur la pollution dans ces conditions.
Réponse du CITEPA : Tout à fait.
Projet à long terme (long …ou très long ?)
Sont ensuite évoquées par Mr Lebrun et Louis Ménager, représentant de la communauté d’agglomération du pays de Vitrée, les perspectives à plus long terme d’un regroupement d’activités qui pourraient être complémentaires.
Il s’agit de traiter l’ensemble des déchets verts dans une unité de méthanisation (production de gaz par fermentation), d’utiliser cette énergie pour produire de la vapeur, produisant elle-même de l’énergie électrique. Cette vapeur serait alors réutilisée afin de déshydrater les fourrages à basse température (la déshydratation haute température comme elle est pratiquée par la Coopédom semble avoir atteint les limites de ce processus industriel).
Mais aux dires de ces Messieurs, c’est un projet de longue haleine et on ne peut maîtriser les temps dans lesquels ces objectifs aboutiront.
Nouvelle agitation dans la salle : le public reconnaît la véracité du projet mais demande des dates et des engagements concrets quant à la réalisation de ces objectifs.
Questions de l'association:
Nous avons vu que la Coopédom polluait et que des améliorations étaient possibles, que fait-on aujourd’hui concrètement pour réduire cet impact, tant au niveau des rejets que de la prise en compte des gênes que cette activité génère ?
Quand mettons-nous en place une Charte de bonne conduite déjà évoquée en attendant que des projets de plus grande envergure se réalisent ?
L’activité de la Coopédom est intéressante et doit être pérennisée, mais dans sa position géographique, elle est aujourd’hui une gêne et un frein au développement du bourg ! Cherchons ensemble les solutions !
Réponse de la tribune: aucune
Autre question de l'association:
Quel est l’impact sur la santé ? Doit-on s’inquiéter pour la santé des enfants dans la cour de l’école ?
Pas de réponse ….
Les différents interlocuteurs se disent non compétents, étant juste, au mieux, les comptables des émissions.
Bien dommage parce que c’était LA question fondamentale de cette réunion.
Mr le Maire indique que, vu l'heure, la réunion touche à sa fin
L’association Dom’active reprend la parole pour remercier la tenue de la réunion, et rappeler toute la conviction de l’association du bien fondé d’une telle activité dans l’agriculture, mais rappelle que le projet de déménagement de la Coopedom devient indispensable au développement du bourg et la santé des habitants.
L’association reitère sa demande d'une totale transparence sur les projets long terme et une charte de bonne conduite sur le court terme.
Et M. le Maire en guise de conclusion : « Personne ne souhaite que la Coopédom ici ne disparaisse. Nous avons fait des constats , je pense qu’il va falloir travailler ensemble, travailler sur une Chartre de bonne conduite, avec la Coopédom, l’association Dom’Active, et nous la municipalité, voir ce qu’on peut changer, à court terme et à plus long terme. »
Bilan
Aux dires des participants, la réunion publique à été ressentie comme un élément à la fois positif dans la vie de la commune, en tant que concertation participative, mais aussi dans son contenu, même si toutes les interrogations n’ont pas été levées.
On avait vu lors de la signature de la pétition, et dans la nature de certain message sur le blog, qu’il pouvait y avoir des réactions agressives envers notre démarche, sans doute dues à la mauvaise compréhension de celle-ci. Et de craindre que lors du débat public, ces réactions se transforment en affrontements : l’association Dom’Activ a eu l’occasion de s’expliquer sur ses motivations et la réunion s’est déroulée sans heurts, dans un esprit courtois d’écoute.
Un premier rendez vous entre la Mairie, la Coopedom et l’association a été pris pour début janvier 2008.
L’objectif pour l’association est l’établissement d’une « charte de bonne conduite » à mettre en œuvre pour la reprise de l’activité de la Coopedom.
Il n'est pas question que se renouvellent les nuisances de 2007, nous n'avons pas fait le choix d'habiter Domagné pour se retrouver dans l'obligation de se refugier dans nos maisons le printemps et l'été venus ....nous ne sommes pas dans une fable de J. de La Fontaine !!
Nous pensons qu’il est nécessaire d’effectuer des analyses complémentaires et de poser le problème de la pollution sous un autre angle: sous quelles normes sommes nous soumis lorsqu’on respire directement les fumées qui se rabattent sur le bourg, lorsqu’il n’y a pas de dispersion ?
8 commentaires:
Quand partout en France, on cherche à conserver nos usines, nos emplois; vous, vous cherchez à les faire disparaître. Je ne vous félicite pas. Vous pensez vraiment que ça serait bénéfique pour une commune comme Domagné de perdre tous ces emplois. Une entreprise comme la COOPEDOM peut au contraire attirer de nouveau arrivant sur la commune; en effet elle génère régulièrement de nouveaux emplois. Ces personnes vont donc faire marcher les commerces de Domagné. Au contraire, les nouveaux arrivants sur la commune travaillant sur la région rennaise consomment en dehors de Domagné. Croyez-vous donc plus bénéfiquent de créer des emplois sur la commune ou plutôt d'en faire une cité dortoire comme beaucoup de communes autour de Rennes. Réfléchissez bien aux actions que vous entreprenez, vous risquez de faire perdre à une bonne cinquantaine de personnes leur emploi et donc de détruire l'équilibre de beaucoup de familles, pour des revendications qui ne sont même pas fondées(une pollution qui reste très minime par rapport à tous un tas de polluants qui nous entourent , surtout toutes celles qui ne se voient pas ).
Bonsoir,
A priori vous n'avez pas bien lu le compte rendu de la réunion publique, et comme vous deviez surement être présent(e) lors de cette réunion, vous n'avez pas non plus bien écouté :
1/ Nous ne cherchons pas à faire disparaitre les emplois comme vous le dites.
Vous savez très bien que la Coopedom envisage elle même son déménagement pour s'installer dans un endroit plus propice, avec des systèmes technologiques basses températures, méthanisation et co génération. Pourquoi déménagerait elle ? Parce qu'elle va y être contrainte par les nouvelles réglementations sur la pollution, par les couts croissants des énergies fossiles ! Parce que ses dirigeants déclarent eux même qu'ils leur faut passer à autre chose. Les emplois seront donc préservés, voir même démultipliés par une activité annuelle et non saisonnière.
2/ Si Domagné se réapproprie l'espace laissé vacant, de nouvelles entreprises pourront s'installer et générer de l'emploi avec des salariés consommateurs sur la commune.
3/ Nous ne cherchons pas à briser l'équilibre des familles (c'est assez odieux d'insinuer ça ...), mais à créer de nouvelles dynamiques sur la commune dont tout le monde pourra en être bénéficiaire.
4/La Coopedom pollue et pas de maniere minime !
32000 tonnes de CO² par an, ce n'est pas "minime".
Un taux de SO² (dioxyde de souffre) juste au dessus des normes, ce n'est pas "minime", surtout lorsque les émissions sont 24h/24h durant des mois.
L'équivalent de la moitié des émissions de Rennes ce n'est pas "minime" ...mais peut être considérez vous cela "minime" parce que vous n'habitez pas le bourg ?
5/ En parlant des actions entreprises par l'association, elle participe à des négociations en cours avec la Coopedom et la Mairie pour mettre en place une "charte de bonne conduite" dont l'objectif est de minimiser au mieux les nuisances et les gènes occasionnées, celles vécues par les habitants du bourg, ceux qui y passent leur journée, comme les enfants par exemple.
Mais pour vous cette démarche est apparemment "destructrice" ....nous ne voyons pas les choses de la même manière.
6/ 400 personnes (rien que des gens du bourg) ont signé la pétition ...c'est minime aussi ça ? Pour vous c'est manifestement "infondé" en tout cas.
7/ Vous ne nous félicitez pas ? Que devrions nous faire pour mériter vos félicitations ? Rien ? Tousser en silence ? Nous l'avons fait, nous ne le faisons plus.
Participant actif à la réunion du 14 décembre je ne porte pas la même appréciation que le commentateur anonyme sur ce qu'il convient de retenir de cette réunion. Le compte rendu qui en est fait ci-dessus me paraît plutôt objectif. Je peux comprendre que des personnes dont le sort est lié à la Coopédom s'inquiètent de quelque mise en cause que ce soit de cette entreprise mais ce n'est pas en fuyant le débat que l'on résout les problèmes.
Quelle réalité devons nous affronter ?
D'un côté un outil particulièrement utile à une agriculture qui doit contribuer à maintenir la suffisance alimentaire face à une démographie croissante dans un contexte de grignotage des terres cultivables. De l'autre des habitants plutôt excédés de devoir, trop souvent à leur gré, respirer un air d'une qualité contestable. Tout ceci dans un contexte marqué par la nécessité de réduire la production des gaz à effet de serre. Nous ne sortirons pas de ce dilemme par l'affrontement.
La Coopédom est déjà en réflexion sur l'utilisation d'énergies et de processus de déshydratation alternatifs. Comment pouvons nous l'aider à mener à bon terme cette démarche qui n'aboutira que si les collectivités territoriales assument totalement leurs propres responsabilités ? Comment du même coup remédiera-t-on aux désagréments ressentis comme insupportable par une partie non négligeable des habitants du bourg. Telle est la question posée.
La plupart des créateurs de la Coopédom reconnaissent en privé que le site actuel d'implantation n'est pas le meilleur possible. A l'époque ils n'ont semble-t-il pas eu le choix.
Il ne saurait être question de "casser" l'outil Coopédom. Gouverner c'est prévoir dit l'adage. Acceptons de coordonner nos moyens pour sortir par le "haut" de ce différent. Pour ce faire il vaut mieux avancer à visage découvert pour mieux cheminer ensemble vers le dépassement des contradictions qui peuvent nous opposer les uns aux autres.
je suis d'accord pour faire des analyses supplémentaires de l'air ambiant. Effectivement les informations sur ce sujet auraient pu etre plus completes
bonsoir,
habitante a domagné depuis 20 ans et oui !! la COOPEDOM a tjs été là,et l'usine RAISON quand faites-vous???? j'ai lu le site ds sa globalité, et vous parliez à un certain moment de la pollution des camions de la COOPEDOM, certes il font plus de trajet lors de la pleine saison. mais avez vous pensez a l'usine RAISON qui avec sa cheminée, dégage de la fumée noire qd elle se met en route et lors de la pleine saison chez eux il y a des camions des tracteurs, qui attendent parfois jusqu'au niveau du café et de l'église, et le PIC POLLUTION dans tout cela.....
eh oui, je sais, et comme disais mes ancetres....nous ne sommes qu'une petite commune....
je suis domagnéenne pure souche...
vous etes les écologistes de Domagné, vous faites attention a ce que vous achetez pr eviter le rechauffement de la planete, etc etc et contre les poubelles qui restent a longueur de tps sur les trottoirs, vous en faites QUOI ?????
sur ce, bien le bonsoir, en espérant que mon com sera publiée... je reviendrais...
t'chioa biloute
Bonjour,
Je viens de lire le message de la domagnéenne "pure souche". Moi aussi je suis un domagnéen "pure souche", j'y suis né en 1962.
Néanmoins, je ne pense pas qu'être "souche" ou "pure souche" ne vienne changer quoi que ce soit à l'affaire. Le fait est que, lorsque les fumées retombent sur le bourg tous les domagnéens reniflent et respirent ces odeurs qu'ils soient arrivés hier, avant-hier, ou qu'ils y soient installés depuis plus de vingt ans.
Ces fumées, moi qui passe l'essentiel de mon temps à travailler à Domagné, me donnent mal à la tête et m'obligent à consommer Paracétamol ou Aspirine pour y pallier. Ceci est une REALITE. Vous n'y pouvez rien, je sais.
Ma voisine, qui est elle aussi, une domagnéenne "super pure souche" puisqu'elle y habite depuis plus de 60 ans ressent également la même chose.
Lorsque 374 domagnéens ont signé la pétition, nombreux sont ceux qui ont exprimé le même sentiment.
Peut-être que la vue des poubelles de vos voisins vous dérangent plus que les fumées de la Coopédom, peut-être que la cidrerie vous dérange encore davantage. Ne vous gênez pas, prenez votre bâton de pelerin, et partez en guerre contre ces fléaux. Et pourquoi pas, contactez-donc DOM'ACTIV pour proposer vos services, ils vous recevront très bien. Ce sont des gens très civilisés, à l'écoute et très ouverts au dialogue.
Henri
bonjour,
je vous signale que la coopédom, a repris son activité, et nous ne sentons pas d'odeur, bizarre, non....
oui, c'est vrai qu'on ne la sent pas beaucoup. Bien d'accord avec vous, c'est bizarre !!
c'est vrai que les vents nous ont été cléments, tant mieux, il ne faut pas oublier les fumées....pourvu que le ciel ne nous tombe pas sur la tête !
Ça doit être une ruse .... attention au retour de bâton !
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